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Photographie immobilière

Photographie immobilière

Photographie immobilière - Les secrets d'une photo réussie

Les secrets de la photographie immobilière.

La photographie immobilière est à l’image de toutes les disciplines en photographie, avant d’être une affaire de goût ou d’esthétique c’est d’abord technique. Dans tous les domaines de la prise de vue si vous ne maitrisez pas la technique une bonne photo sera le fruit du hasard plus que de votre talent. La photo culinaire, la photo d’objets, le portrait en studio, la photographie sportive, animalière, la macro photographie, toutes ces disciplines répondent à des exigences techniques différentes qu’il vaut mieux maitriser avant de se frotter à la réalité.

1 - Les techniques de prises de vues

Face à la lumière l’appareil photo est moins efficace que l’œil humain. Lorsque vous êtes à l’intérieur d’une pièce vous voyez parfaitement les détails dans les zones sombres comme dans les zones très éclairées, c’est ce que l’on appelle la dynamique. La plage dynamique de l’œil est très étendue, même si la pièce est sombre vous verrez parfaitement l’intérieur mais également ce qui se passe au delà de la fenêtre, dans le jardin.

L’appareil photo n’en est pas capable, sa plage de dynamique est bien plus restreinte que celle de nos yeux.

Si vous réglez l’appareil photo pour que l’intérieur de la pièce soit correctement exposé, l’extérieur sera beaucoup trop éclairé car l’appareil augmentera artificiellement la quantité de lumière pour que la pièce soit correctement illuminée, mais il le fera sur toutes les zones de la photo, y compris là où il y avait déjà bien assez de lumière (comme les extérieurs). Ces zones qui sont dans la réalité correctement éclairées le seront, sur la photo, alors beaucoup trop. On appelle cela dans notre jargon des zones “cramées”.

A l’inverse si vous réglez l’appareil photo pour que le décor à l’extérieur soit correctement exposé, il y a de fortes chances pour que l’intérieur de la pièce apparaisse très très sombre sur la photo, ce qui dans notre jargon s’appelle “sous exposé” lorsqu’on peut encore voir des détails, ou “bouché” s’il n’y a plus que du noir.

Pour palier à la faiblesse de la plage dynamique des capteurs modernes je connais trois techniques différentes. Peut être en existe-t-il d’autres mais en ce qui me concerne je peux utiliser trois techniques différentes, indépendamment les unes des autres ou en complément lorsque cela s’avère indispensable.

Le flambient

Une des techniques s’appelle le Flambient, contraction anglophone de Flash et Ambient (pour ambient light).
On prend une photo de la pièce où l’extérieur est correctement exposé (donc l’intérieur trop sombre) et une autre photo (ou plusieurs) en éclairant l’intérieur à l’aide de lumières additionnelles (flash ou panneaux led).
C’est après, dans la phase d’édition des photos que l’on mélangera les prises de vues afin d’avoir un extérieur et un intérieur correctement éclairé. 
L’avantage c’est que vous obtenez un résultat parfait, mais c’est également le principal inconvénient car c’est tellement parfait que ça ne fait pas naturel du tout. De plus cela demande plus de temps à la prise de vue et oblige à transporter le matériel d’éclairage. C’est une technique à réserver aux structures de luxe aux ambiances contemporaines.

 

Les masques de luminosité

La seconde technique qui est quant à elle à 90% informatique, c’est la technique des masques de luminosité.

Comme pour le flambient on prend 2 photos mais exit le flash, on reste sur de la lumière naturelle. Les maques de luminosité vont permettre, dans photoshop, en superposant les deux images, de sélectionner très précisément les différentes zones de la photo en fonction de leur luminance puis de les travailler finement pour équilibrer les lumières afin de restituer un résultat à l’ambiance naturelle.

Les masques de luminosité

Le HDR

La dernière technique est celle du HDR (High Dynamic Range). C’est celle que j’utilise dans la très grande majorité des cas car outre le rendu naturel de l’ambiance de la pièce elle permet également de ne pas perdre de temps durant la phase de prise de vues.

La méthode est simple, prendre 5 photographies de la pièce et entre chaque photographie faire varier un des réglages de l’appareil afin de rajouter un peu de lumière à chaque fois. Ci dessous vous avez un exemple de 5 photos prises en faisant varier l’exposition.

La première photo est généralement faite très sombre afin de compenser les très fortes lumières pouvant émaner du soleil, là ce n’était pas le cas. La seconde permet d’avoir une luminosité correcte sur les extérieurs. Dans la troisième on commence à avoir trop de lumière dehors, tandis que l’intérieur commence à être correctement éclairé. Dans la quatrième la luminosité est bonne, mais on a perdu les détails dans les zones extérieures. La dernière photo est faite afin d’aller récupérer les détails dans les zones les plus sombres de la pièce. 

La deuxième phase se passe sur ordinateur. Il faut empiler ces cinq photos les unes sur les autres et à l’aide d’un logiciel spécialisé récupérer dans chacune des photos les zones correctement éclairées pour créer une sixième photo où tout sera correctement illuminé. Ne reste plus qu’a réaliser quelques retouches si nécessaire afin d’améliorer le rendu sans dénaturer la réalité (et je le souligne trois fois en gras) .

Photographie immobilière - Les secrets d'une photo réussie

2 - Les règles de prise de vue

Lorsque vous prenez des photos en intérieur il y a quelques règles à connaitre si vous voulez que votre photo ait un rendu professionnel. Je vous ai schématisé cela dans une photo exemple ci dessous.

Photographie immobilière - Les secrets d'une photo réussie

1 – Les lignes de fuite partagent la pièce en trois zones : plafond, murs et sol.  il n’est pas nécessaire qu’elles se rejoignent au milieu de la photo, tout va dépendre de la configuration de la pièce, mais il vaut mieux faire en sorte que la surface du plafond soit à peu près la même que la surface du sol.

2 – Toutes les verticales doivent être parfaitement verticales et parallèles les unes aux autres.

3 – Il faut voir les extérieurs, donc éviter les lumières cramées (d’où les paragraphes précédents).

4 – Il faut voir 3 murs. Afin que le cerveau soit en mesure d’apprécier le volume de la pièce 3 murs sont nécessaires. Deux murs ne suffisent pas au cerveau pour reconstituer la vraie surface.
MAIS ATTENTION !!! Il ne faut pas non plus exagérer le volume de la pièce en utilisant des ultra grands angles qui vont générer de la déception lorsque le client verra que la pièce est beaucoup moins vaste que sur la photo.

5 – Autres petites règles regroupées :
– La hauteur de la prise de vue est super importante, et peut varier en fonction de la nature de la pièce ou de la zone dans une même pièce si cette dernière est découpées en zone (comme les grandes pièces de vie par exemple). 
– La quantité de lumière est également très importante.  Il faut absolument respecter la nature de la lumière ambiante sous peine de faire croire au visiteur potentiel que la pièce est très lumineuse alors que non.
– La température de la lumière participe également à l’ambiance de la pièce. En faisant varier ce paramètre vous pouvez aisément transformer une pièce chaleureuse en quelque chose de plus froid. J’essaie dans la mesure du possible et en fonction de la lumière du jour au moment de la prise de vue de respecter la température d’origine pour là encore ne pas dérouter le visiteur potentiel.
– Eviter si possible d’avoir des objets trop imposants en premier plan, comme les fauteuils, les chaises, les pots de fleurs.

3 - Lumière naturelle VS lumière artificielle

Faut-il oui ou non allumer toutes les lumières de la maison avant de faire les photos ?
De mon point de vue si je peux éviter je le fais car si les lumières sont allumées cela veut dire que la maison est sombre à l’intérieur donc pour moi c’est un argument commercial contre productif au sein d’une annonce. Par contre si la pièce est vraiment sombre là oui, pas le choix, il faut allumer mais qui dit allumer les lumières veut dire réchauffer l’ambiance intérieure en la faisant tendre vers l’orange.
Pour compenser les tons jaunes orangés il va être nécessaire de refroidir la température de la lumière artificielle pour revenir sur des tons naturels, mais en faisant cela vous allez refroidir la lumière extérieure qui va alors virer au bleu. L’idéal serait de pouvoir rajouter un filtre orangé sur les vitres des portes et fenêtres (c’est ce que l’on fait en cinéma) afin de rapprocher la température de la lumière extérieure avec celle de l’intérieur.  

Ci dessous je vous présente un exemple d’une pièce avec lumières allumées. C’est une photo sans grand intérêt qui n’a pas servi dans le reportage final. Je l’utilise uniquement pour illustrer l’exemple.
Sur la première photo les ampoules allumées créent une lumière très chaude que l’appareil photo va amplifier, mais l’extérieur lui est à une température correcte.
Sur la deuxième photo j’ai ramené la lumière intérieure à une température plus naturelle, mais l’extérieur qui était bon avant mon réglage est devenu trop froid.
Sur la troisième photo on peut voir qu’un rééquilibrage dans lightroom (mon logiciel de catalogage et d’édition d’approche) permet de rattraper une ambiance naturelle sur toutes les zones de la photo.

Mais ne pas allumer en ce qui me concerne en tant que photographe immobilier est une réflexion propre à la photo immobilière.
Pour les hôtels, les gîtes, les reportages déco, là oui, je vais allumer parce que ce qui prime ce n’est pas la réalité mais l’esthétique, et un intérieur lorsqu’il est bien éclairé ça peut être très joli et apporter une touche luxe à l’ambiance générale. 

Exemple de chambre d'Hôtel avec lumières allumées

J’ai également réalisé un comparatif de photographies d’un même bien immobilier faites par des personnes différentes afin que vous puissiez apprécier l’importance de publier une annonce avec de belles photos.
L’article est disponible en cliquant sur ce lien : accès au comparatif